Nos inquiétudes

France, 2003 - 55'

"Le film est parti d’une idée très simple : donner la parole, à propos de la psychanalyse, à ceux qui en ont fait ou font l’expérience ; ceux qu’on appelle les "analysants". Des gens ordinaires, comme vous et moi, qui souffrent dans leurs têtes, dans leurs corps, comme tout le monde. Je voulais les entendre affirmer cette évidence, pourtant si souvent remise en cause, qu’il y a de l’inconscient, et que "il faut parler" - comme le dit un personnage du film – pour moins souffrir. En un écho modeste aux millions de pages de théories, parfois contradictoires, qui s’écrivent depuis plus d’un siècle à partir des propositions freudiennes, je voulais écouter la parole simple, courageuse, intelligente et intelligible de ces analysants. Je voulais tisser un propos d’où ressortirait ma vision de la psychanalyse. (...) Je voulais fuir la pédagogie et la propagande, faire avec l’inquiétude, découvrir l’étrange qui apparaît là, dans ce cadre, entendre le tourment et parfois l’apaisement, ou le rire.
Quelqu’un dans le film dit que dans la séance d’analyse : "...votre parole prend toute la place et vous ne trichez pas avec la parole...". Ceux qui ont accepté ma proposition de parler de leur psychanalyse dans mon film ne trichent pas. Ils ont accepté, pour témoigner qu’un mouvement vital est rendu possible par cette parole particulière dans ce dispositif singulier qu’est la cure analytique. J’aime qu’au terme du film le mystère de chaque personnage reste entier. Impossible de savoir ce qui s’est joué, c’est indescriptible, irréductible. Je leur ai donné la parole, ils m’ont donné leur parole. J’aimerais que quelque chose advienne pour le spectateur sans qu’il sache ce qui s’est réellement passé pour les personnages du film. Que, comme eux, il sente possible un accès à une vision plus poétique du monde." Judith Du Pasquier.

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